Quand boire nos vins

Nos vins sont vivants. Ils peuvent être sur des arômes primaires (fruits, fleurs, tanin…) , fermés ou sur des arômes tertiaires (végétaux nobles,
fruits confits, craie, etc…). Pour chaque moment, ils peuvent être dégustés avec un plaisir différent. Selon les millésimes, l’évolution du vin peut être plus ou moins rapide.

Le Chenin, cépage du Jasnières et des Coteaux du Loir blancs, donne des vins très agréables, très frais, que l’on peut boire sur les arômes primaires, arômes de fruits et de fleurs dans les premières années, mais aussi exprimant une grande minéralité.
Plus tard, on dit que le vin se ferme : pendant une période variable selon les vins et les millésimes, il va présenter peu d’arômes, et n’exprimer que les saveurs (amer, salé, acide, sucre). Il subit alors une transformation vers des arômes tertiaires complexes (végétaux nobles comme la menthe, le tilleul, … des sous bois: la truffe…, des fruits confits comme le coing, l’abricot, les noix…).
C’est une deuxième naissance pour le vin avec de nouvelles découvertes pour le dégustateur.
Plus le vin est structuré jeune avec un long élevage sur ses lies en barrique, plus le vin, dans de bonnes conditions de garde, pourra vieillir, plusieurs dizaines d’années, et se révéler.

Le Pineau d’Aunis, cépage des Coteaux du Loir rouges, donne des vins de garde différente selon les méthodes de vinification.
Avant 2004, nous vendangions nos raisins de Pineau d’Aunis à des maturités autour de 12-12.5° potentiels, vinifiés en cuve. Cela donnait des vins plaisants fortement sur les poivres mais assez peu structurés pour espérer une grande garde : potentiel de 2 à 5 ans. Seules les vieilles vignes avaient assez de structure pour évoluer sur 5 à 8 ans.
Depuis notre expérience « Alizari 2004 », nous récoltons les Pineau d’Aunis à des maturités entre 12.5 et 13.5° et les vinifions longuement sur les lies en barrique.
Ces vins beaucoup plus structurés, présentent des arômes de fruits rouges et d’épices et sont de plus longue garde.